Les Joyeuses Commères de Windsor de W Shakespeare (mise en scène par Christian Termis)
La pièce
Située dans un cadre anglais, cette comédie s’articule donc autour de différents complots où la tromperie et la vengeance sont les moteurs de l’action. Elle renferme tous les éléments de la farce énergique et délirante : des personnages truculents, hauts en couleur, des situations réjouissantes où on parle amour, séduction et sexe. Shakespeare fait feu de tout bois : traits d’esprit, jeux de mots, accents (gallois pour le pasteur, français pour le docteur), massacre de leur propre langue par certains personnages.
Puis on bascule dans le surnaturel et le magique avec l’ultime vengeance de tout un village contre un homme vieux et pitoyable.
Comédie où la gaîté est sans mélange ni retenue, on ne peut pourtant s’empêcher de constater que les trois dupes de ce déchaînement cruel sont les trois étrangers du village : Falstaff, le pasteur Evans, le docteur Caïus.
Sa genèse
La légende raconte que c’est à la demande de la Reine Elisabeth 1ère que Shakespeare écrit cette comédie en 1597, et ce, en moins de deux semaines. Elle met en scène le personnage de Falstaff, déjà présent dans la pièce historique Henri IV tout comme Mistress Quickly, Caporal Nim, Pistolet, le juge Shallow.
Falstaff, chevalier désargenté, décide, pour redorer son blason, de courtiser deux femmes à la fois, des bourgeoises de Windsor: Mistress Ford et Mistress Page. Il leur écrit à chacune une lettre d’amour mais, pour son malheur, Alice Ford et Margaret Page sont amies et découvrant la duplicité de Falstaff, décident de se venger de “cette baleine au ventre plein d’huile”.
Mistress Quickly, la bonne du docteur Caïus mais entremetteuse à ses heures, sera leur messagère auprès de Falstaff. Alice Ford sera l’appât de la vengeance, son mari Maître Ford, possédé par le démon de la jalousie et qui surveille sa femme sans relâche, l’instrument naïf et infernal de cette vengeance.
Deux autres intrigues secondaires s’entrecroisent :
– La fille de Mistress Page, Anne, est courtisée par trois prétendants : le favori de sa mère, Caïus, docteur français, le favori de son père, Slender, garçon niais, et Fenton, l’amoureux qu’elle leur préfère.
– Caïus apprend que le pasteur Evans parle en faveur de Slender auprès de Maître Page. Il charge l’hôte de la Jarretière d’organiser un duel. Mais l’hôte, pour se jouer de Caïus et d’Evans, leur donne des lieux de rendez-vous différents. Se rendant compte qu’ils ont été les dupes de cette farce, le docteur et le pasteur décident de se venger.
La vie du plus grand dramaturge de l’Angleterre reste assez mystérieuse. On sait qu’il naît en 1564, sans doute le 23 avril, à Stratford-sur-Avon d’une famille de gantier, qu’il est le troisième enfant et l’aîné des garçons. Son père, John Shakespeare notable de la ville, conseiller municipal puis maire, a connu des revers de fortune. En 1577, le jeune William est retiré de l’école, vraisemblablement pour aider son père. A 18 ans, il épouse Anne Hathaway, fille d’un fermier voisin, de huit ans son aînée, avec laquelle il aura trois enfants. Après son mariage, Shakespeare “disparaît” pendant une dizaine d’années. On suppose qu’il quitte Stratford en 1585, laissant femme et enfants.
Shakespeare reparaît à Londres en 1592. Il est alors acteur et dramaturge et c’est en tant que dramaturge qu’il est violemment pris à parti par Robert Greene pour sa pièce Henri VI. Greene le dépeint comme un “corbeau arrogant, embelli par nos plumes, dont le cœur de tigre est caché par le masque de l’acteur…” — Greene jalouse en fait l’intense activité théâtrale de Shakespeare.
Peu après, en 1594, Shakespeare collabore avec une compagnie théâtrale, le Lord Chamberlain’s Men et bientôt il n’écrira plus que pour elle. Après la mort d’Elizabeth 1er, le roi Jacques I°, attiré par la popularité de la troupe, rachète la compagnie. Elle devient le King’s Men. Shakespeare et ses collaborateurs s’installent au théâtre du Globe et sa vie devient celle d’un dramaturge prolifique. Entre 1591 et 1613, il écrira trente-sept œuvres dramatiques classées en trois catégories, comédies, tragédies, pièces historiques :
Tragédies : Antoine et Cléopâtre,•Coriolan, Hamlet, Jules César, Macbeth, Othello,
Le Roi Lear, Roméo et Juliette, Timon d’Athènes, Titus Andronicus, Troïlus et Cressida
Comédies : Beaucoup de bruit pour rien, La Comédie des erreurs, Le Conte d’hiver, Comme il vous plaira, Cymbeline, Les Deux Gentilshommes de Vérone, Les Deux Nobles Cousins, Les Joyeuses Commères de Windsor, Le Marchand de Venise, La Mégère apprivoisée, Mesure pour mesure, La Nuit des Rois, Peines d’amour perdues, Périclès, prince de Tyr, Le Songe d’une nuit d’été, La Tempête, Tout est bien qui finit bien
Pièces historiques : Le Roi Jean, Edouard III, Richard II, Henri IV, Henri V, Henri VI,
Richard III, Henri VIII
Poèmes : Sonnets, Vénus et Adonis, Le Viol de Lucrèce, Le Pèlerin passionné
Les dernières pièces de Shakespeare, écrites à partir de 1608, sont appelées romances tardives, et souvent considérées comme des pièces à problème (en mêlant aspects comiques et tragiques.).
Vers 1611, Shakespeare se retire à Stratford-sur-Avon. Il y meurt le 23 avril 1616 à l’âge de 52 ans et y est enterré dans l’église de la Trinité. Une légende populaire veut que des œuvres inédites reposent dans la tombe de Shakespeare.
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